7.5 Conquête des Pipelines | |||
|
|||
Après avoir tenté d'empêcher plusieur projets de
pipelines, Rockfeller vit que ce moyen était bien plus efficace pour le transport du
pétrole. Alors que de transporter chaque baril coûtait 40 cents aux chemin de fer qui
facturait ensuite 85 cents à la Standard Oil (contre un tarif officiel de $ 1.30), le
transport par pipeline ne coûtait que 16 cents par baril. Le succès des premières
expériences avec des pipelines appartenait à la Tidewater Company, qui approvisionnait
son propre réseau de raffineurs. Rockfeller essaya toute les méthodes possibles pour
prendre le contrôle de la Tidewater, en particulier la fabrication de fausses rumeurs
pour racheter ses actions à vil prix, et finit par prendre son contrôle en s'alliant
avec. Rockfeller appliqua les méthodes qui avaient été si efficaces sur les raffineries aux pipelines, si bien qu'en 1879, il controllait la quasi-totalité des oil-gathering pipelines, ceux qui relient les puits aux points d'affrêtages. Ces lignes furent organisées sous le nom de United Pipe Lines. Au sommet de sa gloire, la Standard possédait un quasi-monopole sur les réseaux de pipelines américains. 7.6 Expropriation des détaillants Le but déclaré de John D. Rockfeller était de s'approprier la totalité de l'industrie du pétrole. Ce voeu lui imposait d'être capable de diriger le sort de chaque baril de pétrole depuis le moment où il jaillissait de terre jusqu'à la lampe de la ménagère. Pour compléter ce projet, il lui fallait encore contrôler le réseau de revendeurs qui approvisonnait les ménages en kérosène pour les lampes et les industries en lubrifiant pour les machines. |
|
||
Certains raffineurs possédaient leur propre réseau de
revendeur, d'autres s'adressaient à des grossistes (ou jobbers), qui revendaient
ensuite aux épiceries. L'intégration totale de l'industrie nécessitait encore de monter
son propre réseau de détaillant, ce qu'il fit promptement. Bientôt le territoire entier
des USA fut couvert de revendeurs locaux supervisés par les quartiers généraux. La
même perfection dans l'éxécution que l'on observait dans les autres partie de la
fabrication était observée dans la revente : service impeccable, produits de qualités
servis à temps. Des informateurs, souvent employés même de l'entreprise qu'il
espionnaient, renseignaient la Standard Oil des agissements précis de ses concurrents. Si
par exemple un détaillant avait commandé du pétrole à un raffineur indépendant, un
agent de la Standard Oil le contactait et lui proposait du pétrole de la Standard pour
moins cher. Si le marchand refusait de traiter avec la Standard Oil, il était approché
par un raffineur pseudo-indépendant, qui lui proposait des prix spéciaux. Après que le
pétrole des producteurs indépendants ait été évincé de son marché local par
quelques mois d'une telle guerre des prix, le prix du kérosène remontait rapidement à
son niveau initial dans cette région. Si d'aventure leurs méthodes étaient révélées au public, les patrons de la Standard accusaient le 'zèle excessif' de leurs employés et promettaient de corriger le tir. Comme Rockfeller le disait dans une rare interview en 1890 « ... In a business as large as ours, conducted by so many agents, some things are likely to be done which we cannot approve. We correct them as soon as they come to our knowledge. The public hears of the wrong - it never hears of the correction.»
|